La population de la Haute-Provence, a sans doute été
toujours faible, eu égard à l'étendue du
pays.
Terres assez à l'écart des grands courants et des
brassages d'hommes, la Haute-Provence a gardé un peuplement
assez inchangé dans son fond, depuis les temps
protohistoriques et jusqu'au XIXème siècle
avancé. La permanence des mêmes noms de famille depuis
le haut moyen âge, la multitude des dispenses de
consanguinité pour mariages que les Evêques accordaient
au cours du XIXème siècle, font une population
stagnante dans les vallées et les petits villages, comme en
témoigne la population de Montpezat en 1598, et plus
précisément le 15 août de cette même
année, à l'occasion de l'énoncé d'une
transaction passée entre d'une part, Gaspard et
François de Vintimille alors seigneurs de Montpezat et d'autre
part les hommes de la communauté du même lieu,
présents ce jour à Montpezat :
Antoine Foucou, Honoré Foucou de feu Antoine, Antoine Foucou
dit gros jean, Jean Raymond Auquiers, Laurens Foucou et
Honoré Foucou frère et fils de feu Pierre, Antoine
Foucou dit barbant, Etienne Foucou dit cordier, Melchior Bœuf de feu
Sauvaire, Honoré Cavalier, Louis Auquiers, Pierre Foucou de
feu Jean, Raymond Alexy Foucou de feu Sauvaire, Jean Monge de feu
Isnard, Pierre Foucou dit gros pied, Jean Foucou de feu
Honoré, Jean Crès et Louis Crès frère et
fils de feu Vincent, Antoine Auquiers de Jean Raymond, Pierre
Nostolat, Pierre Foucou dit verachon de feu Antoine, Antoine Foucou
dit viguery, Jean et Isnard Auquiers frères et fils de feu
André, Jacques Fayolles, Balthazard Auquiers de feu Etienne,
Honoré Auquiers de feu Jean.
Dans ces conditions, sans doute, l'horizon intellectuel n'est pas
très étendu, les mœurs tiennent à la
simplicité du bon vieux temps, une pratique transmise de
père en fils sur la manière de cultiver les champs,
d'élever les enfants, quelques restes de la
crédulité superstitieuse, qu'enfanta la barbarie des
siècles d'ignorance.
Les anciens auteurs donnent des indications d'un certain
intérêt sur le caractère des habitants de la
Haute-Provence au XVIIIème siècle et au début du
XIXème siècle. Il s'agit ici de points de vue assez
subjectifs et qui ne manquent pas de certaines contradictions.
Achard, parle ainsi des gens de Montpezat :
"Ils ont un génie borné ; ils ne savent que l'art de
cultiver leur terre" et leur attribut deux qualités, bons et
laborieux :
"Le peuple, est sobre, laborieux, économe, peu recherché
dans ses vêtements, fuyant les dissipations.
Les femmes se livrent à des travaux au-dessus de leurs forces,
maniant la bêche ou la charrue avec autant de
dextérité que les hommes.
Ce peuple est pauvre, autant que la terre qu'il cultive".
En 1787, le nombre d'habitants est d'environ 200, d'après
Claude Achard.
On en dénombre 125, en 1850 (S.H.A.H.P.)
Dans le début des années 60, il n'en restaient que 8, et
7 en 1969 (Victor Escudier).
En 1988, le nombre est passé à 25.
Aujourd'hui, nous sommes une quarantaine à y vivre en
permanence, et depuis l'an 2000 il y a eu 4 naissances ; le renouveau
est amorcé.
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