L'histoire de la seigneurie de Montpezat, est une œuvre difficile
à établir avec beaucoup de précision ; ce n'est
que le 29 mai 1138, que Mont Pesad est cité, dans la charte
de Saint-Saturnin. L'on peut donc supposer que Pons Arbert de Mont
Pezad était le seigneur du lieu, dénommé
à cette époque Mont Pesad ; référence que
cite d'ailleurs Dauzat-Rostaing dans son dictionnaire
étymologique des noms de lieux en Provence.
Ensuite, il faut attendre 1234, où J-J-M. Féraud, dans son
livre : "Monographies des villes et villages de France" cite que :
Rostaing de Sabran, Evêque de Riez, achète la
neuvième partie de la seigneurie de Montpezat à
Rostaing Bordonnée.
Puis un acte du Comte de Provence et de Forcalquier Raimond
Bérenger IV, du 4 avril 1235 fait donation, à Guillaume
d'Esparron, toute la propriété qu'il possède au
château de Montpezat.
L'acte, est rédigé en ces termes :
"Au nom de notre seigneur Jésus Christ l'an 1235, la veille
des nones d'avril, Nous Raimond Bérenger par la grâce de
Dieu célèbre Comte et Marquis de Provence et Comte de
Forcalquier par notre seul libéralité et volonté
spontanée donnons et concédons et par
irrévocable donation remettons à toi, Guillaume
d'Esparron notre fidèle et aux tiens à
perpétuité en récompense de ton bon
mérite et pour les services que tu nous rendis et ceux que tu
nous rendras, toute la propriété ou héritage que
nous possédons au Château de Montpezat, et sur les
propriétaires, soldats ou hommes dudit Château, sur le
territoire et la tenure retenons pour nous et les nôtres la
souveraineté et le mère Empire, l'albergue et
cavalcades.
Et moi susdit Guillaume, à vous seigneur Raimond
Bérenger, Comte susdit, considérant cette donation,
ayant uni mes mains jointes aux vôtres, ayant donné le
baiser, je vous fait hommage sur les sacro-saints évangiles de
Dieu, je jure réellement, vous promets sous ce serment de me
montrer fidèle et loyal et d'agir, par guerre et selon votre
volonté, contre toute personne ; et si vous reveniez sur ces
donations, je stipule de vous rendre toutes les donations faites
ci-dessus à moi."
Fait à Draguignan, dans l'église de Sainte Marie.
Furent témoins : Roméé de Villeneuve, Guillaume
de Cotignac, P.Eissiviers, Tremolet, et moi, Raimond, notaire public
au Seigneur Raimond Bérenger, illustre Comte de Provence.
"Le comte de Provence gardait pour lui les impôts et
certains droits de justice".
1240
Mort de l'Evêque de Riez, Rostaing de Sabran, Fulque de Caille de Brignoles lui
succède et cherche à augmenter le patrimoine de son
Eglise. Il rachète à prix d'argent les droits de
survivance de Guillaume d'Esparron après la mort de celui-ci, et
achète la seigneurie entière de Montpezat par actes du 21
juin 1258 et du 20 juillet 1260 avec l'arbitrage de Boniface
Evêque de Digne après de longues contestations, cette
donation testamentaire fut vivement attaquée par le Baron de
Castellane.
Fulque de Caille voulut doter son diocèse d'une Abbaye de
chanoinesses de la règle des St-Augustin. Il choisit à
cette fin, dans le voisinage de Bauduen, sur la rive droite du Verdon,
un terrain dénommé SORPS "Sorpius", ou existait jadis un
village et qui n'était plus qu'une solitude.
Une magnifique source, remarquable par l'abondance et la limpidité des eaux,
sortant avec impétuosité du flanc d'un rocher, alimentait des canaux .
Le 21 octobre 1255, il fait donation à l'abbaye, de la
moitié des territoires de Montpezat ; sont
abandonnées toutes les dîmes, les cens de blé qui
étaient dues à l'Evêque, ainsi que les cens
perçues au profit du domaine Comtal, du Comte d'Anjou.
C'est en l'année 1636, que Louis Attichi, Evêque de Riez,
fera construire à Sorps sur l'emplacement de cette abbaye, une
maison de plaisance qui recevra le nom de
Fontaine-l'évêque.
Les Evêques de Riez seront ainsi présents en tant que
coseigneurs de Montpezat jusqu'à la révolution, avec plus
ou moins grande importance suivant l'intérêt porté
par les différents Evêques au fil des siècles.
Et puis apparaîtront de nombreux autres seigneurs et coseigneurs.
1271
Louis et Gaspard de Vintimille.
Bertrand de Beaumont.
1309
Emmanuel de Vintimille. dit " Manuel"
1320
Guillaume d' Arnaud.
1362
Boniface de Vintimille seigneur du Fournez de Montpezat et de St
Laurent, établit, le 11 janvier 1362 une transaction, avec les
habitants de Montpezat et St Laurent, concernant les redevances dues
au seigneur "tous les hommes tant mâles que femelles et
éventuellement toutes autres personnes venant à
demeurer dans ces lieux, doivent payer chaque années et
perpétuellement, le jour de la St-Michel."
- 6 sestriers de blé fléauté, moitié en
avoine, moitié en orge
- 3 sols pour le droit de bouage
Pour les hommes qui n'ont pas de bœufs
- 2 sestriers de blé en avoine, l'autre en orge
- 2 sols et 2 deniers pour brassage et droit de brassage
Pour les hommes qui ont 2 bœufs ou plus, payent chaque trentenier
- 1 sestrier de blé moitié avoine, moitié orge
et s'ils ont plus de 6 trenteniers, plusieurs bœufs ou plus d'une
charrue, ils ne payeront pas plus.
1387
Transaction du 1er septembre pour levée des charges royales pour
cause de guerre dans le pays de Provence par Boniface de Vintimille.
1399
Elzéar de Sabran.
1400
Antoine d' Arnaud.
1466
Dans les premiers jours de Mai, Marc Lascaris de Tende, fils
d'Antoine de Tende, Comte de Vintimille et de Françoise de
Bolliers succède à Jean Faci, Evêque de Riez mort
le 22 décembre 1464.
A compter de cette date deux branches de la maison de Vintimille
eurent le titre de seigneurs de Montpezat (confirmé par le
Père Anselme dans le tome II de ses grands officiers de la
couronne).
Les Lascaris de Tende, descendent du fils aîné d'Othon
de Vintimille, Guillaume.
Tous les Vintimille de Provence, descendent du troisième fils
d'Othon, Emmanuel.
1480
Louis de Vintimille.
1501
Le 31 mars 1501 une nouvelle transaction est établi entre
Louis de Vintimille seigneur de Montpezat et Jean des Combes de
Vintimille "dit Jeanet" seigneur de St-Laurent, d'une part, et les
habitants de Montpezat et de St-Laurent, rappelant les termes de la
transaction passée le 11 janvier 1362 , précisant plus
particulièrement, pour les habitants de St Laurent, le
paiement de redevances et droits de mouture "moudre le blé",
et de fournage "cuisson du pain", de pacage des bœufs, vache et son
veau, chèvre ; et prendre du bois en foret .
1537
Honoré et François de Vintimille.
1562
Louis de Vintimille.
1598
Elie de Villeneuve.
Le 15 Août 1598 transaction entre François et Gaspard de
Vintimille d'une part et, baille, consuls modernes, manants et
habitants de la communauté de Montpezat d'autre part,
concilièrement assemblés sur la place publique.
Les seigneurs de Montpezat accordent et acquittent la
communauté et les habitants de quelque censes, taxes et
redevances.
Les droits de Cabestrage et calcadures sont supprimés pour 10
ans, mais en contre partie, que la communauté et habitants
leur remettent, cèdent et transportent aux dits seigneurs,
pour eux , leurs héritiers et successeurs ,le four du lieu que
leurs prédécesseurs avaient baillé à la
communauté à la censine annuelle et perpétuelle
de 16 sols provinciaux revenant à 12 sols tournois, ainsi que
le moulin à blé et tenant de terres et jardin y
joignant depuis la rivière, commençant à la
pointe de l'eau du dit moulin jusqu'à la culasse au dessous du
moulin, d'une contenance et étendue de 12 charges en semence
en blé sans y comprendre la contenance du jardin, qui sera
borné et limité par des experts.
Ainsi, les dits syndics et particuliers ont quitté,
cédé, remis, et transporté aux seigneurs tous
droits et appartenance des four, moulin ,; jardin et terres joignantes
par touchement des mains à la manière
accoutumée.
Les seigneurs accordent aux dits manants et habitants du dit lieu et
autres y ayant tenants et possédant biens en son terroir :
- sont tenus d'aller cuire leur pain au four des dits seigneurs et
lui payer le droit de fournage à raison du "trentain" qui est
de trente pains et un (soit tous les trente pains cuits pour
l'habitant, un pour le seigneur) et fournir le bois qui sera
nécessaire pour chauffer le four et cuire le pain sans qu'il
soit possible aux habitants ,ni autres forains possédants bien
à Montpezat de faire bâtir ni construire aucun four dans
le dit lieu, ni d'aller cuire leur pain ailleurs.
Le seigneur promet de maintenir et entretenir en son bon état,
et d'y pourvoir un fournier ou une fournière suffisant et
capable.
IL sera permis aux particuliers du lieu après avoir cuit leur
pain de prendre la braise et cendres, de plus il a été
accordé que la communauté sera déchargée
de la "censine" pour aucun arrérages et la "duenix" ??
- sont tenus d'aller moudre tous et chacun leurs grains, blé
et autres, au moulin des Seigneurs et non ailleurs sous peine de
confiscation de leurs grains, et payer le droit de Molture, le
trentain. (la dite molture a été réduite par ce
présent acte et transaction, de Vingtain qu'ils étaient
tenus de payer).
Les moulins seront entretenus en bon état, afin que les
habitants y puissent commodément moudre leurs grains. La
communauté sera quitte et déchargée de la
"censime" annuelle et perpétuelle.
1609
François de Vintimille Bar.
1640
Pierre de Vintimille.
Pierre de Villeneuve.
1642
Honoré de Castellane.
1661
Charles de Vintimille.
1689
Jean de Vintimille.
1693
Jean de Blacas.
1698
Joseph François de Vintimille.
1700
Jean Charles de Vintimille.
1709
Simon d'Abran.
1723
Antoine d'Abran.
1735
Jean de Castellane.
1743
François Alexandre de Blacas.
La pierre aux trois blasons
1744
Pose de la pierre aux trois blasons, délimitant les trois
territoires seigneuriaux de Montpezat, Artignosc et Baudinard.
Parallélépipède en pierre de dimensions imposantes, pesant
plusieurs tonnes, posé sur un socle également en
pierre.
Sur trois cotés latéraux, sont gravés les
blasons des trois famille seigneuriales des lieux :
- Pour Montpezat : le soleil à 16 rais des Blacas.
- Pour Artignosc : un chien surmonté de trois besants ou tourteaux.
- Pour Baudinard : le lion d'argent sur fond de pourpre de la famille de Sabran.
1771
Léopold Blaise Charles Suzanne d'Ainésy de Grasse.
1772
Alexandre Pierre Joseph de Blacas.
1773
Les 12 et 14 janvier, acte de vente de la seigneurie de Montpezat,
passé par devant Me Jean Joseph Merlin notaire de Grasse, pour
la somme de 141200 livres entre :
Alexandre Pierre Joseph de Blacas, Chevalier, Marquis, Coseigneur
d'Aups, Fabrègue et Tourtour, seigneur de Vérignon et
de Montpezat. Chevalier de l'ordre royal et militaire de St-Louis,
et :
Le Marquis Léopold Blaise Charles Suzanne d'Ainésy
l,
Chevalier de l'ordre royal et militaire de l'ordre de St Louis,
commandant du bataillon des gardes de la ville d'Antibes.
1782
Jean Baptiste Joseph d'Ainésy.
1827
Léopold Blaise Charles Suzanne d'Ainésy.
1838
Décès, le10 janvier à Montpezat, du Marquis
Léopold Blaise Charles Suzanne d'Ainésy de
Montpezat.
Le 27 janvier, à la demande de Charles François Xavier
de Ravel d'Esclapon de Fayence Var, est établi l'inventaire du
château et de tous les biens d'Ainésy.
Ravel d'Esclapon devient propriétaire par héritage de
sa femme, Madame Marie Félicie de Tressemanes Brunet,
héritière ayant maternel, par moitié avec Jean
Paul de Tressemanes Brunet , son frère.
1881
Ernest Ravel d'Esclapon.
1922
Giovanni Devecchi.
1977
Société Méditerranéenne.
1997
Guliana Devecchi/Catanéo et Godfried Heger
(Chacun acquiert la moitié du château le 6 novembre 1997
par adjudication du tribunal de grande instance de Digne).
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